L’importance du frottis

Le frottis est l’examen qui permet de dépister les pathologies touchant le col de l’utérus. Il est proposé de façon régulière par le gynécologue (mais peut aussi être pratiqué par d’autres médecins ou sage-femmes).

 

 

Comment se passe cet examen, à quoi sert-il exactement ? On vous dit tout.

Le frottis, c’est quoi

Son nom complet est frottis cervico-utérin. C’est un examen cytologique qui permet de dépister les pathologies touchant le col de l’utérus (infections, cancers…). Il met en évidence les cellules en présence au niveau de la sphère cervico-vaginale. Il consiste donc en un prélèvement des cellules au niveau du col de l’utérus afin de déterminer quels sont les germes en présence. En effet, on retrouve habituellement une flore bactérienne indispensable à son bon fonctionnement sur les muqueuses du vagin et de l’utérus.

Mais si ces germes coexistent en symbiose, un déséquilibre pourrait cependant apparaître. C’est ainsi que l’infection survient. On appelle cette infection, la vaginose. Il est aussi possible d’avoir une infection transmise par un partenaire sexuel, c’est ce qu’on appelle les IST. Celles-ci sont principalement dues à des papillomavirus et sont bénignes dans 90% des cas. Mais certains HPV (virus du papillonne humain) sont mis en cause dans le développement de cancers. Ils provoquent en effet des lésions pré-cancéreuses, susceptibles d’évoluer en lésions cancéreuses. 

 

Comment se passe le prélèvement ? 

Le frottis cervico-vaginal est un prélèvement biologique réalisé au niveau du col de l’utérus et du vagin. Il consiste à prélever un échantillon de cellules à cet endroit à l’aide d’un écouvillon ou d’une spatule. Ce prélèvement est très rapide (pas plus de 5 minutes) et normalement indolore. La plupart du temps c’est le gynécologue qui va faire ce prélèvement mais tout médecin peut également le pratiquer. Les sage-femmes sont également habilitées à réaliser l’examen avant, pendant et après la grossesse.

La patiente est allongée sur la table d’auscultation, les pieds dans les étriers, jambes écartées. Cette position assez intime peut générer un certain inconfort chez la patiente. Il faut donc qu’elle soit détendue. Aussi, afin de se passer dans les meilleures conditions, l’examen doit être expliqué à la patiente et celle-ci doit être prévenue au moment de l’insertion du spéculum qui va permettre d’atteindre le col de l’utérus avec l’écouvillon.

On rappelle bien évidement que cet examen est soumis au consentement de la patiente et que celle-ci peut le refuser si elle le juge non nécessaire (ou n’est pas prête à le subir). Le prélèvement se fait au niveau de l’extérieur du col (exocol) et à l’intérieur du col (endocol). Il se fait avec de petits mouvements rotatifs de l’écouvillon à l’intérieur du vagin. 

 

Quand ne pas pratiquer un frottis

Pour que les résultats soient interprétables sans risque de faux négatif, il y a quelques règles à respecter. Le frottis doit être réalisé à distance des rapports sexuels (au moins 48h). Cet examen est également contre-indiqué en cas d’infection vaginale, de saignements, de traitement anti-infectieux (comme des antibiotiques par exemple) et effectué à distance de la prise de traitement hormonal.

 

 

A quelle fréquence faire un frottis ?

Le frottis est recommandé chez toutes les femmes ayant une activité sexuelle, entre 25 et 65 ans. Il faut savoir que l’activité sexuelle est un facteur de risque en matière d’IST. L’examen est préconisé tous les 2 à 3 ans (si les précédents ont été normaux). Il sera plus récurrent chez les femmes qui ont eu un cancer du col de l’utérus. Si le frottis montre des anomalies, une coloscopie est indiquée. Celle-ci va servir à effectuer une biopsie des tissus prélevés. 

 

Le dépistage du cancer du col de l’utérus, une priorité

En 2011 on dénombrait 2800 cas de ce cancer en France. C’est donc en enjeu majeur de santé publique. Il a en effet été démontré que l’incidence de ce cancer a fortement diminué depuis le renforcement de l’information et des examens. Aussi, le frottis est remboursé à 100% par la sécurité sociale dans le cadre de cette campagne de dépistage. Il faut savoir à ce sujet que plus la prise en charge est précoce, plus le taux de guérison est élevé. Il est donc très important de subir cet examen de façon régulière.